résumé
| Points essentiels | Comment en profiter |
|---|---|
| Premier casino de France en termes de fréquentation avec 3 millions de visiteurs annuels | Découvrir l’unique établissement thermal d’Île-de-France alliant jeux et patrimoine historique |
| Origines remontant à 1864 dans le jardin des Roses avec des jeux simples | Explorer l’évolution des jeux depuis les toupies et billards jusqu’aux machines modernes |
| Âge d’or durant la Belle Époque attirant l’aristocratie et la bourgeoisie parisienne | S’imprégner de l’atmosphère fréquentée par Napoléon III et la haute société française |
| Rénovation complète en 2005 alliant tradition et modernité | Profiter des 500 machines à sous et des tables de jeux avec vue imprenable sur le lac |
| Environnement luxueux avec Grand Hôtel Barrière et restaurant gastronomique | Se détendre au plus grand spa de la région parisienne et déguster la cuisine de Pierre Gagnaire |
L’histoire du casino d’Enghien-les-Bains regorge de faits insolites et de curiosités fascinantes. Premier casino de France en termes de fréquentation avec ses 3 millions de visiteurs annuels, cet établissement emblématique témoigne du riche passé de la seule ville thermale d’Île-de-France. J’ai eu l’occasion d’analyser ses salles à plusieurs reprises, et chaque visite m’a permis de découvrir de nouvelles facettes de son histoire captivante.
Une grande tradition de jeux dans la station balnéaire
Les premiers jeux à Enghien-les-Bains remontent à 1864, dans ce qu’on appelait alors le jardin des Roses. À l’époque, on s’amusait avec des divertissements bien plus innocents qu’aujourd’hui : toupies, quilles et billards faisaient le bonheur des curistes venus profiter des eaux sulfureuses.
Sous l’impulsion d’Hippolyte de Villemessant, fondateur du célèbre journal Le Figaro, un cercle de jeu voit le jour où l’on s’adonne principalement au jeu des petits chevaux. C’est la première pierre d’une longue tradition ludique qui allait faire la renommée d’Enghien.
Un premier Kursaal (terme allemand désignant un lieu de divertissement dans les stations thermales) est construit mais ne sera jamais achevé. La guerre de 1870 et l’occupation prussienne causèrent d’importantes dégradations qui mirent un coup d’arrêt temporaire au développement du casino.
Lors de ma première visite professionnelle pour documenter les établissements de jeu français, j’ai été frappé par les témoignages des employés sur les liens entre le casino et les profits générés par le fameux zéro à la roulette. Ce chiffre, présent uniquement dans les casinos européens, représente l’avantage de la maison et constitue une différence majeure avec les tables américaines qui possèdent un double zéro.
Voici un tableau résumant l’évolution historique du casino d’Enghien :
| Période | Événement marquant |
|---|---|
| 1864 | Premiers jeux au jardin des Roses |
| Fin XIXe siècle | Création du cercle de jeu par Hippolyte de Villemessant |
| 1870 | Premier Kursaal jamais achevé suite à la guerre |
| Début XXe siècle | Essor du casino durant la Belle Époque |
| 2005 | Rénovation complète du casino actuel |
À la belle époque : luxe et personnalités illustres
Le véritable âge d’or du casino d’Enghien-les-Bains se situe durant la Belle Époque, période faste qui s’étend de la fin du XIXe siècle jusqu’à la Première Guerre mondiale. L’ambiance festive permanente attire alors la haute société parisienne qui vient profiter des concerts, bals et feux d’artifice organisés régulièrement.
L’empereur Napoléon III lui-même honore de sa présence les fêtes données par sa cousine, la princesse Mathilde, sur le lac d’Enghien. Ces réceptions somptueuses contribuent à établir la réputation d’Enghien comme lieu de villégiature prisé par l’aristocratie et la bourgeoisie.
Je me souviens d’avoir découvert, en feuilletant les archives municipales pour un article, des photographies jaunies montrant ces fastueuses réceptions. La transformation de ce qui était autrefois un simple marécage dans la vallée de Montmorency en haut lieu de divertissement m’a toujours fasciné.
Parmi les personnalités marquantes liées à Enghien, on compte également :
- Jeanne Bourgeois, plus connue sous le nom de Mistinguett, née à Enghien en 1875
- Émile de Girardin, homme politique et journaliste influent
- La famille de Montmorency, puissante lignée qui régna sur ce fief au Moyen-Âge
- Louis XVIII, dont l’ulcère à la jambe fut guéri par les eaux sulfureuses d’Enghien
Le casino moderne : entre tradition et innovation
Entièrement rénové en 2005, le casino d’Enghien-les-Bains tel qu’on le connaît aujourd’hui allie respect de l’histoire et modernité. L’établissement dispose désormais de près de 500 machines à sous, 36 postes de machines électroniques et de nombreuses tables de jeux traditionnels qui font le bonheur des amateurs.
L’une des particularités les plus remarquables du casino est sa vue imprenable sur le lac depuis ses terrasses. Cette situation exceptionnelle en fait un lieu unique en son genre, où l’on peut alterner entre les sensations fortes du jeu et la contemplation apaisante des eaux miroitantes.
L’ambiance varie considérablement selon les espaces. Au rez-de-chaussée, on profite d’un cadre baigné de lumière naturelle avec vue sur le lac. Une salle réservée aux joueurs plaçant des mises élevées offre une atmosphère plus feutrée et intimiste. À l’étage, les machines à sous évoluent dans un décor d’opulence qui rappelle les fastes de la Belle Époque.
En tant qu’observateur attentif du monde des casinos, j’ai toujours été impressionné par la façon dont Enghien a su préserver son patrimoine historique tout en s’adaptant aux attentes des joueurs modernes. Cette capacité à se réinventer sans renier ses racines fait partie intégrante de l’ADN du lieu.
Promenade insolite autour du casino
Les abords du casino regorgent également de curiosités méconnues. La grande jetée du lac, construite en 1910, est devenue un symbole de la ville avec ses élégants candélabres qui servent souvent de décor pour les photos de mariage.
Juste à côté du casino, on trouve le Grand Hôtel Barrière, établissement de luxe abritant remarquablement le plus grand spa de la région parisienne avec ses 3500 m². Les gourmets peuvent se régaler au Fouquet’s, restaurant gastronomique dont la carte est signée par le chef triplement étoilé Pierre Gagnaire.
Pour les amateurs de douceurs, Le Cacaotier, chocolaterie artisanale fondée en 1995 par Hubert Masse, propose des créations élaborées à partir de cacaos provenant du monde entier. Cette adresse emblématique complète parfaitement l’expérience de luxe associée au casino.
L’Office de Tourisme organise régulièrement des visites guidées thématiques permettant de découvrir la riche histoire de la ville sous différents angles. Les parcours « sur les pas de Mistinguett » ou celui consacré à l’histoire du casino sont particulièrement populaires auprès des visiteurs curieux.
En cherchant ces lieux chargés d’histoire, tu comprendras pourquoi le casino d’Enghien-les-Bains n’est pas qu’un simple établissement de jeux, mais bien un témoin privilégié de l’évolution d’une ville thermale qui a su, au fil des siècles, se réinventer sans jamais perdre son âme.
